La Chine pratique

Nous avons traversé la Chine du 10 Octobre au 2 Novembre.

Nombre de jours : 24

Nombre de km : 5000 km

Dépenses par jour : 75 euros (essence comprise)

Prix de l'essence : aux environs de 0,80 euros

Monnaie : yen

Le Chinois pratique :

• bonjour : Nihao

• merci : xiéxié (chéché)

• s'il vous plait : quing

• pardon : rahoshu

• oui : shi da

• non : bou

• au revoir : zaijian

Traversée de la Chine : La Chine est un pays encore difficile à traverser bien que, au moins la procédure soit claire. C'est ce qui a conditionné notre départ et notre course effrénée à travers la Russie. A priori, il est interdit de traverser la Chine avec son propre véhicule, seul. En effet, il est nécessaire d'avoir un permis chinois, une plaque d'immatriculation chinoise et une taupe... euh, pardon, un guide. Pour cela, il faut s'adresser à une agence et constituer un convoi de véhicule. L'agence organise un tour touristique d'une durée déterminée avec les participants. En cherchant un peu sur le net, on trouve vite que l'agence Chengdu Greatway a un interlocuteur qui parle très bien français, Nicolas, et qui a l'habitude d'organiser des traversées chaque année. Plus on est de fou et moins le voyage coûte cher quoique ça dépend aussi du nombre de jours qu'on reste en Chine. Nous étions un groupe de 4 camping-cars et camions pour une traversée de 24 jours. Un jour avant nous, un groupe de 8 puis 6 participants (un n'a pas eu son visa, l'autre a cassé son véhicule) sont partis pour 45 jours. Eux nous ont dit avoir eu l'impression d'avoir plus profité de la Chine mais la gestion d'un groupe plus important n'était pas forcément évidente. Si on peut s'y prendre en avance ça peut permettre d'optimiser son voyage en Chine et de plus ou moins choisir ce qu'on veut voir.

Pendant toute la durée du séjour on s'est demandé si le guide était vraiment nécessaire. Il semblerait que si on a 3 ou 6 mois devant soi on peut toujours tenter de passer son permis chinois. Un camion de notre groupe a voyagé seul c'est à dire sans guide et n'a pas eu de problème malgré les traversées quotidiennes de péages avec présence policière.

Quant au programme nous avons dû l'alléger au fur et à mesure parce qu'on n'était pas des rapides... et pas que nous pour une fois...

Importation temporaire du véhicule : En Chine, on peut faire une jolie guirlande de noël avec son CPD qui ne sert toujours à rien. La bonne nouvelle c'est que si on a déjà payé la caution pour le CPD hé bien il faut à nouveau payer une caution pour la douane chinoise qui nous la rend plus tard... ponctionné d'un certains pourcentage dû à l'application du taux de change, différent au début et à la fin du voyage. Ce qui est marrant dans ce genre de situation c'est qu'on n'a jamais la bonne nouvelle de récupérer plus d'argent que ce qu'on a donné. Parce que les taux de change, c'est bien connu, ça profite surtout aux banques !

Avis à ceux qui voyagent avec un véhicule flambant neuf... Il faut le porte monnaie qui convient avec !!

L'avantage de passer par une agence c'est qu'on ne se pose pas trop de question. On dit, oui bien sûr, on envoie les papiers demandés et on signe le chèque... sans oublier un seul 0 ! Une traversée comme la nôtre coûte dans les 2000 euros, hors frais personnels bien sûr !!

Visas : Les visas ont été fait à Paris. Il vaut mieux les faire avant de partir si c'est possible. Il arrive qu'ils soient refusés dans certains endroits. Peut-être qu'en les faisant à Paris on n'a moins de chance que ça arrive. Il faut joindre à la demande de visa l’invitation pour la Chine ainsi que l'itinéraire prévu mais c'est l'agence qui s'en charge. Les visas coûtaient à ce moment là 60 euros par personne mais visiblement le tarif évolue. On peut aussi les faire en procédure accélérée si besoin est pour un peu plus cher selon le nombre de jours demandés.

Le gros point noir de la Chine, c'est le budget : traversée en groupe avec un guide obligatoire (coût : entre 2000 et 3000 euros), la caution pour le véhicule même avec carnet de passage en douanes non reconnu là-bas, hôtel obligatoire à l'arrivée en attendant les véhicules, l'essence plus chère que dans les pays précédents, les péages systématiques sur l'autoroute et parfois à l'entrée des villes, les visites qui sont chères et payantes aussi pour les enfants de plus de 1m20. Il faut le savoir et organiser son budget en fonction. Je pense pouvoir dire que le budget moyen journalier est au moins le double de celui de l'Asie du sud-est en général. En même temps, ça vaut le coup de le faire et je dirai même d'y rester un peu plus afin de pouvoir prendre son temps. Le temps, toujours ce qui nous a manqué. Nous avons eu la chance d'être un petit groupe.

Au niveau pratique, nous avons proposé à Martin de dormir dans les camions dans le nord vu les températures plutôt fraîches ce qu'il a accepté. De notre côté, je lui ai préparé deux fois un lit mais il n'a jamais dormi dans le Camigéon et a très peu voyagé avec nous. C'est vrai que nous avions le plus petit espace mais ça ne nous dérangeait pas de partager. Dès qu'il a pu, il a dormi dans sa tente. Je crois qu'au niveau intimité, c'était quand même plus confortable pour lui et ça lui évitait de passer de trop longues soirées avec un tas de français et belges qui parlaient fort et beaucoup !!

Le voyage en groupe présente aussi des avantages et des inconvénients : compromis à trouver, entente, déplacement en mode colonie de vacances, franches rigolades et bouderies. Il vaut mieux quand même ne pas rencontrer de gros problèmes mécaniques à ce moment là car alors les choses se corsent. Mieux vaut ne pas rester à la traîne ni devenir un boulet. La solidarité c'est bien connu c'est sympa chez les autres. A moins de tomber sur des gens comme nous, prêt à poireauter juste pour rendre service autant vous dire que beaucoup de gens qui voyagent en véhicule n'ont pas de temps à perdre !! C'est toujours facile à dire mais prévoyez large !!

La vie en camping car en Chine : la vie en camping car en Chine n'est comme nul part ailleurs puisque on y vit en bande organisée. Mieux vaut compter sur sa bonne étoile pour tomber sur un groupe sympa. Être intelligent, ouvert d'esprit, prêt à la discussion ou se carapater en douce si vraiment on le sent pas. A chacun sa solution. Prévoir quelques bonnes nuits de sommeil avant pour assumer le rythme du voyage. Remarque nous on l'a pas fait et on n'est pas tombé de fatigue non plus.

Ravitaillement : on n'a pas cherché de gaz mais c'est vrai qu'on avait lu qu'il valait mieux en avoir avant parce qu’on n'avait pas forcément de temps à perdre en futilité. Quand on a traversé la Mongolie intérieure, on était tous à court d'eau et on avait aussi besoin d'essence. Notre guide nous disait oui, oui mais chaque station où il nous emmenait était vide. De vraies stations fantômes. La vérité c'est qu'il n'y avait personne sur la route. Heureusement que deux des camions avaient encore leurs réserves de Mongolie qui ne leur avaient pas servi parce qu'on a vraiment eu du mal à trouver de l'essence. Ils nous ont bien sauvé la mise. Après la Mongolie intérieure ce n'était plus un problème.

Pour l'eau, on en trouvait facilement sur les stations d'autoroute mais encore une fois, nous n'avions pas le bon embout pour raccorder nos tuyaux aux robinets. On trouve même de l'eau chaude partout, normalement pour le thé mais qui peut être très utile pour la vaisselle ou la lessive.

En Chine on a trouvé pas mal de grands supermarchés assez bien achalandés en produit de toutes sortes. Les produits importés sont chers mais font parfois plaisir aux voyageurs atteint de mal(bouffe) du pays.

On trouve des produits laitiers, du beurre, du vin, du pain de mie, des couches etc... La seule chose qu'on n'a toujours pas réussi à trouver ce sont des cotons pour les fesses de bébé. A notre grand désespoir on alterne lingettes (beuurkk!!) et mini carrés de coton. On trouve aussi tout un tas de produits bizarres et étranges qu'on a bien envie de tester avec ou sans succès !!

Bivouac : on l'a déjà dit, on regrette de n'avoir dormi presque que sur des parkings payants bitumés. Visiblement l'autre groupe a pu s'organiser autrement comme quoi tout est possible, il suffit de demander ou plutôt de se démerder !

Ce que nous avons aimé en Chine : les paysages, les montagnes embrumées comme sur les estampes, les bâtiments ancien somptueux et magnifiques, les autoroutes, les nouilles, les urgences et la prise en charge médicale, les copains, la lumière, la Mongolie intérieure, les pandas, les rizières en terrasses, les champs insolites, le sourire des enfants et des personnes âgées, les bazars.

Ce que nous aurions aimé évité : trop de photos tue la photo, trop de péages tue les péages, les bâtiments courants gris et carrés, les urgences, le béton, la circulation dans les trop grandes villes.