A la frontière entre Thaïlande et Myanmar

Publié le par Elo

A la frontière entre Thaïlande et Myanmar

Pour rejoindre le Myanmar, il nous reste 350km. On sait aussi que nous abordons les routes de montagne. On se lève tôt dans l'espoir de les faire d'une traite pour profiter de notre dernière journée en Thaïlande. Il faut dire que comme à notre habitude, nous avons prévu une halte. Chiang Mai est la région des éléphants. Ce que nous avons lu sur les différents centres de la région ne nous a pas forcément convaincu. La vérité est qu'on a vu un certain nombre de centres dans les différents pays mais aucun qui corresponde exactement à ce dont on rêve. Comme on est pris par le temps, on décide donc de s'arrêter à l'hôpital des éléphants qui jouxte un parc de conservation... qui propose des balades à dos d'éléphants... donc pas à un paradoxe près !! Sur internet, on a cru comprendre que la visite est plus ou moins gratuite. Dans la réalité, il semble qu'on emprunte une route inusitée de traverse. Personne ne nous arrête alors on y va. A l'hôpital, il n'y a pas grande activité, personne pour nous accueillir vraiment en tout cas. On aperçoit 3 éléphants en quarantaine dont un qui se balance d'un pieds sur l’autre. Malgré tout, c'est toujours impressionnant de les voir.

On se dirige alors vers la nurserie où on vit vraiment un moment magique. Un tout jeune éléphanteau est aux côtés de sa mère (tout de même courtement enchaînée!!). Il est encore tout ébouriffé et tout pataud. Le gardien des lieux quand il nous voit arriver, se lève aussitôt de sa chaise, passablement enfumée (il faut bien faire passer le temps!!) pour aller chercher un régime de banane. Et devant nous il nourrit l'éléphanteau ravi de bananes écrasées tandis que la mère mâche les peaux, des cannes à sucre et du maïs. Le petit aussi s'essaye au maïs mais ça semble trop costaud pour ses quenottes. Il préfère aller chasser les poules de l'enclos qui sont, elles aussi, très intéressées par le maïs. Cette scène de vie quotidienne est plus qu'attendrissante. Et le gardien nous voyant ravi retourne chercher une main de banane. On reste un moment à admirer la scène avant de repartir ravis.

Le début de la route se passe bien et même plutôt rapidement. Ensuite on aborde la route de montagne. On a finalement trouvé un rythme de croisière, des rapports qui ne poussent pas trop le moteur et nous permettent de gravir le dénivelé à notre rythme. On fait une pause de temps en temps. C'est ainsi qu'à un rythme tranquille on arrive à Mae Sot avant la tombée de la nuit. On trouve un parking qui surplombe l'agitation de la ville et de la route. Pas le top mais pour ce soir ça ira. En chemin, on a fait une halte chez Macro pour s'offrir une petite soirée charcuterie, fromage et vin rouge... Pas des grands crus certes mais c'est tout de même agréable de retrouver un p'tit peu de chez nous dans ce bout de Thaïlande qui nous ouvre les portes du Myanmar. Comme on aurait aimé explorer la région, pleine de trésors verts et bleus cachés ça et là.

 

Comme il nous reste une journée et pour voir du pays, on décide de se rendre dans un centre de sauvetage des gibbons à quelques 20km de là. On embarque Tao avec nous pour une visite insolite. A l'arrivée, on a un peu peur, la grille est fermée. En réalité, l'endroit est reculé et très peu visité. Un gardien nous accueille et nous fait signe d'attendre. La propriétaire des lieux arrive pour nous faire la visite des lieux. C'est un dame retraitée qui a passé sa vie de travail aux États-Unis. Elle est accompagnée de 2 volontaires qu'on sent moyennement à leur place. Elle a recueilli son premier gibbon un peu par hasard à son retour au pays et les suivants par conviction. Il y en a des dizaines que les gens ou les zoos lui amènent pour s'en débarrasser quand ils ne savent plus quoi en faire, qu'ils sont devenus trop agressifs ou incontrôlables. Elle connaît l'histoire de chacun et sait lesquels elle peut approcher et ceux dont il faut se méfier. Elle nous montre à son épaule une large ecchymose toute fraîche qui fait suite à une morsure. Le personnage est haut en couleur. Nous avons eu cette chance en Thaïlande et au Vietnam mais même la propriétaire des lieux nous dit que c'est quasi impossible. On entend souvent leur chant circuler dans la canopée dans la jungle mais il reste souvent invisibles. Cette visite vaut tout de même le coup. Elle nous laisse rêveur, songeur en tout cas pas indifférent.

Au retour nous faisons halte au bord d'un charmant lac avant de courir faire nos derniers achats en ville, courir après la poste et finir par se poser pour la nuit dans un vaste terrain. Demain le Myanmar nous attend. Encore une frontière à traverser et son lot d'inconnu.

Cette fois, c'est la Thaïlande qui a du mal à nous laisser sortir. Je comprends qu'ils nous mettent en garde sur le fait que nous risquons de ne pas entrer au Myanmar et nous conseillent de ne pas tamponner nos visas de sortie du territoire thaïlandais avant d'avoir vérifier. Quand nous réussissons à leur expliquer que nous sommes attendus par une agence qui doit nous accompagner dans la traversée du pays, ils nous laissent partir vers de nouvelles découvertes.

 

Publié dans Thaïlande

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